Lecture audio vidéo du chapitre La Crypte Tome 3 de Déviance : Les Aulnes Jumeaux
Romance gothique & vampirique
Extrait du tome III de Déviance : Les Aulnes Jumeaux, par l’égrégore des Mackrey :
La mort n’a sur moi aucune emprise réelle, hormis le poids des années qui pèsent sur ma conscience ainsi qu’un leitmotiv qui jamais ne s’achève. Mais plus que tout, me pèse cette détention qui me tient éloigné de la lumière, de toutes les lumières qui sont synonymes de la moindre parcelle de vie en dehors de la mienne.
« Il dormait, profondément enveloppé d’une obscurité immanente, immergé dans le bain insondable de ses pensées qui cognaient à l’arrière de son crâne sans lui concéder la paix à laquelle il aspirait. Les ombres et les pierres de l’antique demeure se refermaient sur lui comme un embaumement naturel auquel il ne parvenait pas à s’arracher.
Je vous présente ce teaser annonçant la parution du roman de science-fiction passionnelle Les Déviants Sacrés.
En deux tomes, cet univers de SF appartient à ma saga Les Mondes Mutants et relate l’odyssée d’une amazone et d’un guerrier ainsi que leurs alliés au travers d’un monde où sévissent les mutationset où les aliens sont combattus afin que perdurent les races autochtones. Un monde de forêts, de roche et de glaciers qu’il est bon de prendre en considération si l’on veut survivre.
Cet audio vidéo retrace une épopée de science-fiction en même temps qu’une magnifique histoire d’amour entre deux êtres que tout sépare. Vous y trouverez des extraits des deux premiers tomes d’ores et déjà publiés.
En voici le pitch :
Teralhen, le tome 1 du Cycle des Trois Marches, met en scène des mondes et des êtres aux prises avec les mutations. Les déviances qui se multiplient engendrent des désordres aussi bien humains que politiques.
Je vous en souhaite une bonne écoute.
Extraits :
« Des traits de feu dans l’espace noir. Xénobia apparaissait à Kathleen dans toute sa magnificence. L’un de ses soleils, rouge sang, baignait la planète d’une aura d’une beauté insolite. »
« L’appareil tangua ; par le hublot, elle fixa le sol, tout en bas, qui paraissait déjà si périlleux. Des crevasses béantes, des gouffres sans nom creusaient le paysage de tombes ouvertes impossibles à franchir.
– Où m’entraînez-vous ? le questionna-t-elle inquiète, tandis que la chute infernale s’amorçait.
La terre de feu projetait une lumière sanglante.
– Le sang des hommes, marmonna Kathleen. »
…/…
Extraits :
« – Nous y sommes.
Il indiquait du doigt un orifice béant à flanc de l’élévation qui dominait l’immonde marais qu’ils traversaient. L’antre des démons, oui, songea in petto la Stelhene qui, bien que sportive, frissonna d’effroi en anticipant la grimpe à venir. »
« Kathleen n’aurait jamais imaginé qu’elle puisse se retrouver, un jour, aux portes de ce nouveau monde qui s’ouvrait devant elle. Nouveau aussi bien qu’étrange et improbable. »
Audio vidéo : Les Nuits de la Lecture – Janvier 2021
Organisées par l’association L’Autre Livre
Du 21 au 21 janvier 2021
L’auteure Christine Barsi nous présente le 1er tome de sa trilogie La Passion de l’Arachnee : L’Odyssée.
Bonjour, je me nomme Christine Barsi et je suis l’auteure de dix romans publiés par 5 Sens Editions. Scientifique de base, je puise mon inspiration dans mes études en biologie et science de la nature et de la vie, ainsi que dans mon métier dans les ressources humaines et l’ingénierie. J’ai intégré depuis une année l’un des Conseils d’administration de ma ville afin d’y promouvoir la littérature.
J’écris depuis 1998 des romans de science-fiction et de fantastique. Pour cette vidéo, j’ai choisi de vous présenter le tome 1 de ma trilogie La Passion de l’Arachnee qui s’intitule L’Odyssée.
Présentez-nous votre ouvrage
La Passion de l’Arachnee est une trilogie de science-fiction passionnelle qui amorce ma saga des Mondes Unifiés, des Mondes Mutants. Une déclinaison de la Belle et la Bête sur le registre de la science-fiction et des mutations, dont voici le pitch :
« Passionnée par les races mutantes d’une colonie excentrée rattachée à la Terre, une scientifique devra parcourir avec ses compagnons des distances considérables afin d’en étudier l’une des espèces prédominantes. Un périple interminable qui mènera l’expédition jusque dans les profondeurs inquiétantes du domaine arachnee au sein de la forêt mythique de Thanäos, là où se dissimulent les pires créatures de Xaltaïr. »
Quels sont les thèmes abordés dans ce roman ?
Mes thèmes privilégiés, ici, sont les déviances et les mutations qui sévissent et qui divergent des normes édictées par les bien-pensants. J’apprécie d’approfondir ce thème de la folie humaine bien trop centrée sur une réalité commune qui éloigne l’Humanité de la richesse de sa diversité. J’entends révéler ce handicap qui nous tient captif d’une geôle invisible ainsi que le poisson dans son bocal, et de retravailler sous différents angles cette aberration de l’homme qui ne cherche pas à s’affranchir de son quotidien trop bien huilé.
Un autre thème explore les affres des lobbies scientifiques jouant avec le génome humain. Enfin, j’aime exposer mes personnages et leur offrir malgré un contexte et un environnement difficile, des alternatives ainsi qu’une magnifique histoire d’amour qui les rapprochera en dépit de tout.
Voici un passage d’un chapitre :
Le Palais de la ville marchande, Issbar :
« Il contempla par la baie vitrée, l’océan Brun Rouge qui s’étalait jusqu’au pied de la falaise, en haut de laquelle ce palais s’érigeait. Les eaux atteignaient leur maximum ; le Grand Vide ne tarderait plus. D’ici une demi-révolution, les eaux disparaîtraient sur des centaines de kalends alentour. L’homme frissonna comme à chaque fois qu’il se remémorait cette période hostile pour tous ceux qui comme lui – c’est-à-dire près de la moitié de la population humaine de la Colonie – vivaient à proximité des bords de l’océan… »
« …Althan s’arracha au charme maléfique des eaux sombres, et reporta son attention dans le salon à sa disposition. Une vasque aux reflets argentés contenait une substance laiteuse d’où jaillissaient par moments, les yeux globuleux et noirs des Viturines, petits êtres amphibiens connus pour l’effet providentiel de leurs morsures. Si l’on trempait les doigts dans le bassin, deux ou trois de ces créatures venaient d’emblée s’y accrocher de leurs mâchoires démesurées ; en s’agitant, elles vous suçaient le sang, le vidant de son éventuelle contamination radioactive dans des proportions stupéfiantes. Ces bestioles représentaient un traitement de choc pour les victimes d’irradiation. Pour autant, la morsure extrêmement douloureuse de ces avortons vampiriques n’avait rien d’un remède agréable. »
J’en ai terminé de ma présentation, n’hésitez pas à me rejoindre sur mon site : christinebarsi.com, et peut-être à bientôt.
Je vous présente la bande annonce de mon roman L’éveil du Dieu Serpent, un thriller anticipatif et un périple australien au travers d’une passion amoureuse. Le sujet des mutations génétiques y est traité entre autre. Je n’en dis pas davantage, alors qu’il y aurait beaucoup à dire.
Bonjour à toi, Lecteur, je me nomme Christine Barsi, l’auteure du roman fantastique « Déviance II » publié par 5 Sens Éditions, en septembre 2019. Le connais-tu ? Je te propose l’extrait « Le château des Mackrey ».
Extrait de Déviance par Caitline Marinenh : « J’ai hâte que vienne le temps de ma maturité. ».
Caitline admirait une branche de houx au cœur d’un arbuste grimpant. Les petites baies fleuries jetaient des éclats rubis dans la nuit. La pâleur de l’astre lunaire contrastait avec le ciel indigo et les graines d’étoiles qui le parsemaient. C’était beau ! Majestueux. Beaucoup plus beau que dans son état précédent.
« Son état précédent », c’est ainsi qu’elle se voyait dans l’histoire d’avant. Une histoire qui n’avait plus lieu d’être, mais qui pourtant se poursuivait, sur une autre trame. Une trame qu’elle n’avait pas souhaitée, mais que dorénavant elle aurait revendiquée plus que tout au monde.
Ses perceptions s’étaient aiguisées en même temps que la confirmation de sa condition, en même temps que ses pensées se modifiaient pour emprunter un schéma plus percutant, que ses membres se renforçaient et que l’énergie en elle pulsait une vigueur maléfique, bien que jugulée.
Il ne s’était écoulé que quelques semaines depuis que Sean avait provoqué en elle la métamorphose, que les sens affolés du vampire avaient trahi l’homme en lui pour faire d’elle son égérie, un être plus tout à fait humain et en même temps tellement humain !
Roman Déviance (illustration Pixabay)
Récemment, Sean avait amorcé avec elle un entraînement régulier, bien qu’encore superficiel. Il refusait de dépasser le seuil de tolérance de l’organisme si fragile encore de sa femme. Comme il se refusait d’alimenter trop rapidement son esprit prompt à engranger des secrets qui pourraient la bouleverser.
L’imaginaire de Caitline s’était accru avec son statut. Ses dons d’écrivaine s’étaient développés au-delà de toute prévisibilité, au point qu’elle croyait vivre pleinement les scènes qu’elle couchait sur le papier ; des scènes bien plus tangibles que ce qu’elle expérimentait, encore, l’hiver dernier. Celles-ci s’inscrivaient dans sa réalité, dès que les mots affleuraient à son subconscient.
C’était perturbant, mais les sensations se révélaient fascinantes, presque magnétiques.
Cette lecture s’achève ici. J’espère que je t’aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésite pas à te rendre sur mon site : christinebarsi.com.
Bonjour à toi, Lecteur, je me nomme Christine Barsi, l’auteure du roman de science-fiction « Thanäos, le tome 2 de La Passion de l’Arachnee » publié par 5 Sens Éditions, en septembre 2020. Je te propose la lecture du Prologue ».
Tout n’est qu’apparence, tandis que dans le cœur des hommes se terrent quelques-unes des roueries les plus maléfiques et les plus malsaines. Comment identifier l’ami qui ne vous trahira pas ni ne trahira tout ce en quoi vous croyez jusque-là ?
La jungle omniprésente et sa faune déviante, vibrante de cette énergie animale que ne maîtrisait aucun des grands décisionnaires de Terra et de ses succursales. C’est dans cet enfer qu’ils s’étaient embarqués en dépit des dangers, en dépit des avertissements multiples, poussés de l’avant par cette mission furtive autant que suicidaire dont ils ne comprenaient que ce que l’on avait bien voulu leur en révéler.
Camp de base dans Thanäos
Ils avaient enregistré des pertes dans leur équipe, récemment, et le camp qu’ils venaient d’investir, heureux d’avoir désormais un toit au-dessus de leurs têtes, n’était pas ce qu’il y avait de plus sécuritaire ni de plus rassurant ; mais c’était ce qu’ils avaient connu de mieux, depuis leur départ de Ranat la ville-garnison aux portes de Thanäos.
Camp de base dans Thanäos
Dorénavant, ils auraient à établir leur base d’opérations à partir de ce lieu, et à sillonner la jungle afin d’en débouter quelques Mutants à des fins d’observation. Isys rongeait son frein, s’interrogeant comme souvent sur les objectifs qu’on leur avait attribués. Elle se défiait des hauts pontes de Terra et de leurs sbires détachés sur la Colonie, et se doutait que certains d’entre eux cachaient un double jeu que le Gouvernement du Berceau encourageait. Seulement, se méfiait-elle assez ou bien ce qu’elle suspectait s’avérait-il bien en deçà de la réalité présente ? Isys ferait ce pour quoi elle était là : appréhender le monde mutant dans sa grandeur et sa déliquescence, et participer à la décision de l’ange qui l’incitait à croire et à espérer que ces fameux Mutants dont il était question possédaient suffisamment de cette humanité et de cette intelligence en eux. Le cas contraire, rien ne les préserverait des plans machiavéliques des grands manitous de Terra et de leurs alchimistes qui n’attendaient que la preuve formelle de leur monstruosité pour amorcer la première phase d’une dilapidation programmée.
Cette lecture s’achève ici. J’espère que je t’aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésite pas à te rendre sur mon site : christinebarsi.com. À bientôt.
Ce chapitre de Déviance, ma romance vampirique, met en scène la confrontation d’une romancière avec son éditeur. Ses considérations concernent son art, ses périodes de désespérences relatives à ses personnages, et comment les aborder ; leur influence sur ses propres agissements. L’éditeur l’encourage à poursuivre et lui donne quelques conseils.
Le jeu de l’auteure, ici, est d’écrire l’histoire d’une auteure de romans fantastiques qui se heurte à son personnage principal, un vampire dont elle ne sait s’il n’existe qu’au travers des lignes de son manuscrit, ou s’il agit sur leur réalité et parvient à l’influencer insidieusement.
Lecture de Déviance – Chapitre L’Angle des Points de Vue.
La vidéo retrace l’univers de la romance vampirique Déviance
Je vous présente le film réalisé pour ma trilogie vampirique Déviance. Tout à la fois thriller passionnel, mysticisme, terreur et vampirisme. Une très belle histoire d’amour entre une écrivaine et un vampire, se situant dans le Yorkshire et ses vallées hantées.
Château de Sean le vampire dans la trilogie Déviance
Quelques extraits de la trilogie :
« La peinture et la littérature sont plénitudes à celui dont l’âme se rapproche de ces arts dans sa manière d’appréhender l’existence. Il n’est qu’à observer les grands maîtres et leurs alliés. »
« La mort n’a sur moi aucune emprise réelle, hormis le poids des années qui pèsent sur ma conscience ainsi qu’un leitmotiv qui jamais ne s’achève. Mais plus que tout, me pèse cette détention qui me tient éloigné de la lumière, de toutes les lumières qui sont synonymes de la moindre parcelle de vie en dehors de la mienne. »
« J’ai cru retrouver mon amour, un jour, sous les voies d’outres-mondes. Hélas ce n’était qu’un démon claustré pour quelques causes ignorées. À moins qu’il ne fût beaucoup plus… »
Le film a été réalisé avec PowerDirector, et j’en ai apprécié notamment les transitions.
C’est à vous de jouer, à présent. Apprécierez-vous les séquences déployées pour raconter dans les grandes lignes l’atmosphère de ce roman de science-fictionpassionnelle qui relate l’acharnement des scientifiques à découvrir le Graal en terme de génome ? Une Odyssée dans une jungle où se dissimule une faune et une humanité divergente loin des standards connus. Enfin, l’une de ces histoires d’amour qui vous envoûtent et que l’on n’oublie jamais ; celle d’Isys et d’Aydaãnh.
Revenez vers moi sur le sujet, quand vous le désirez, Amis Lecteurs et n’hésitez pas à visiter mes autres univers :
Je me propose de vous présenter le même extrait mais écrit, cette fois et non plus audio.
Chapitre : Prologue
Bonjour à toi, Lecteur, je me nomme Christine Barsi, l’auteure du roman fantastique « Déviance II » publié par 5 Sens Éditions, en septembre 2019. Le connais-tu ? Je te propose la lecture du prologue.
Extrait de Déviance par Caitline Marinenh : « Marinenh, mon pseudonyme, mon nom d’artiste, mon icône sacrée. Un nom qui coule ainsi qu’un torrent impétueux au plus profond de moi, mais ainsi qu’une rivière au cours tranquille tout en surface : une apparence ; une simple apparence. »
Publié quelques semaines auparavant, son manuscrit, Déviance, faisait la Une des journaux littéraires.
Heureuse qu’elle ait atteint le bout du chemin en ce qui le concernait, Caitline regrettait, cependant, que sa sortie ait réveillé l’intérêt des forces de police de York sur les derniers crimes commis dans le Yorkshire.
Stefan Henry, son éditeur, lui avait appris récemment avoir été contacté par l’un de ces messieurs de la Haute à ce sujet, l’interrogeant sur l’identité de l’écrivain derrière le pseudonyme. Caitline l’avait exhorté à ne pas la révéler. Plus tard, lorsqu’elle-même serait prête, et se serait assumée, elle s’amuserait à les approcher.
Mais pas maintenant.
Maintenant, elle avait de quoi s’occuper. Leur nouvelle demeure accaparait beaucoup de leur temps en réhabilitation, et elle devait organiser l’existence des enfants. Sa relation avec Sean se remodelait au jour le jour ; l’éducation qu’il lui donnait à elle et Peter, son premier né, afin qu’ils apprennent : pour elle à concevoir et surmonter le choc de la transmutation ainsi que la maîtrise appropriée de cette « renaissance », et pour Peter, plutôt pour le préparer aux années à venir alors qu’il appréhenderait à son rythme les conséquences de leur union, à Sean et elle.
Mais au-delà de ces conditions élémentaires, la jeune femme avait décidé de se remettre à l’écriture et d’amorcer le prologue d’un tome deux. Son côté macabre, en même temps qu’humoristique, probablement.
Caitline s’interrogeait déjà sur ce second « opus », à l’instar d’un musicien travaillant son œuvre et sa partition en vue d’une nième composition. Générerait-il, chez elle et son entourage proche, des répercussions significatives comme celles qu’avait provoquées le précédent tome de Déviance ? Les prémices d’une histoire personnelle inédite, un chamboulement d’une destinée qui se créerait continûment ?
Une gageure, peut-être.
Ou bien le signe que les êtres humains s’avéraient capables de bien d’autres exploits que de vivre le quotidien que l’on attendait d’eux, à l’instar de bons gros chiens fidèles ; le signe qu’ils étaient capables, au contraire, de se transcender pour atteindre le statut du dieu de leurs univers en propre.
Cette lecture s’achève ici. J’espère que je t’aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésite pas à te rendre sur mon site : christinebarsi.com.
je me nomme Christine Barsi, l’auteure du roman de science-fiction « SolAs » publié par 5 Sens Éditions, en juin 2019. Le connais-tu ?
Je te propose la lecture et l’écoute du chapitre « L’entité ».
Science des entités : « Que peut concevoir du monde humain une entité ? À l’inverse, que peut percevoir l’homme quand il s’agit d’entités hors de son spectre de perception ? »
L’entité tapie dans les déplacements de l’atmosphère infime du Nadh assimilait les contrecoups des effets qu’elle provoquait sur les invasifs, ceux qui avaient pénétré son univers, le piège mis à leur portée pour qu’ils y entrent à profusion. L’entité n’avait pas prévu, cependant, les effets ravageurs que leur science imposerait à son itinérance. Les invasifs étaient fragiles, mais leur technologie abrasive.
Il avait néanmoins capté quelques signaux en provenance de certains d’entre eux, des signaux intrigants dont il devait approfondir l’origine, dont il devait calculer les conséquences hypothétiques, le potentiel de puissance et de nuisance ; son histoire infinie prouvait que les deux facettes se liaient souvent dans un nœud d’intrications rarement évidentes à démêler. À son regard inhumain, c’était un appel qu’il ne devait pas manquer, une clameur sollicitant sa mémoire latente et l’encourageant à rejaillir, un appel à la survie, mais plus encore. Une existence pleine de rebondissements, pleine d’activités excitantes dont il avait perdu jusqu’au souvenir. Il était arrivé là pour ça, pour un renouveau, une renaissance, une source de développement inépuisable, quelque part, ailleurs que sur ce monde en miniature. Une volonté tyrannique le poussait à se dépêtrer de son asthénie informe, et à abattre son jeu en plein milieu de ce champ d’existences à moissonner.
Pour cela, il devait épier les formes mobiles de cette faune parasite, de ces silhouettes qui lui en rappelaient d’autres au cours des milliers de vies déjà vécues. Mais d’une certaine manière, il devrait prendre tournure, se densifier au moins partiellement, éventuellement se rendre visible et disponible, sans s’exposer outre mesure, sans se mettre en péril. Il devait dupliquer et comprendre, puis agir le moment voulu. Il agirait. Rien ne le priverait de goûter, à nouveau, cet élixir trépidant d’une énergie distincte de celle qui l’alimentait cette dernière décennie.
Cette lecture s’achève ici. J’espère que je t’aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésite pas à te rendre sur mon site : christinebarsi.com. À bientôt.
je me nomme Christine Barsi, l’auteure du roman de science-fiction « SolAs » publié par 5 Sens Éditions, en juin 2019. Le connais-tu ?
Je te propose la lecture et l’écoute du chapitre « Courants porteurs ».
Sciences et techniques des mondes connus : « Les courants porteurs sont un sport de haute voltige. Une erreur peut vous laisser indifférent, la seconde ne pardonne pas. »
Journal de l’Ère : « Le dernier grand évènement sportif de l’Onde porteuse a recensé trois accidents mortels et sept autres suffisamment sérieux pour nécessiter le concours des équipes de restructuration physiologique. La majeure partie des accidents survenus ont été causés par des erreurs de jugement et un manque flagrant d’anticipation. Seulement quatre d’entre eux ont été provoqués par une défaillance des systèmes porteurs. »
Revêtu d’une combinaison de vol appropriée, Niels dérivait sur le courant porteur dans lequel il venait de s’enferrer. Les membranes qui isolaient de l’extérieur hostile, l’enceinte dans laquelle il se trouvait, étaient conçues à partir d’un matériau dont il ne discernait qu’un schéma très partiel. Un matériau probablement similaire à celui qui constituait les parois diaphanes des couloirs de transport entre les Communs et ses sites annexes. Il avait l’impression de véritablement shunter le vide, et planer hors du complexe au-dessus des creux et des bosses martelant le sol torturé de l’astéroïde. Ses esquives pondérées anticipaient les courbes de la bande-champ avec une certaine dextérité, au contraire de certains voltigeurs aux gestes maladroits et brutaux ; des néophytes, à tous les coups.
Indifférent à la menace bien réelle d’une négligence, Niels s’égayait en ressentant dans ses tripes la peur sous-jacente, la bousculant par moments afin de se lâcher un peu et de tenter une figure plus audacieuse au risque d’être éjecté du ruban pulsé. Depuis les hauteurs aériennes, il pouvait admirer la terre noire et presque apercevoir les coulées de métal dont on disait qu’elles ruisselaient ainsi que des geysers à la surface même de ce morceau de roc stellaire. Les trous de vide et d’apesanteur témoignaient du dysfonctionnement aléatoire du générateur de pesanteur. Les instructeurs du Cercle auraient dû le prévenir. Des trois voies de courants porteurs, il avait dû se contenter de filer rapidement, avant de perdre le champ, vers la voie de garage unique qui le ramenait dorénavant à la base d’entraînement de ce genre d’activité.
Les options relatives à la pesanteur ou l’apesanteur étaient pléthore sur l’Aster, que ce soit le nombre de routes virtuelles théoriques ou le type de matériel utilisé, voile en solo, glisse au moyen de planches sur coussin d’air soutenu par des courants porteurs générés par des appareillages sophistiqués. Sa voile avait manqué se déchirer quand l’apesanteur l’avait soulevé, et sorti du courant neutralisé. Lui qui jonglait avec les emplis et les vides de l’air artificiel de l’engin de multipesanteur jouait aujourd’hui de malchance. Il s’était réglé sur des paramètres suffisamment larges pour être en mesure de naviguer à sa guise sur les portances de son choix. Hélas, il lui faudrait attendre la prochaine session de glisse apesantique pour se forger une expérience digne de ce nom. Les chutes de vol à voile et de glisse sur les courants étaient sa passion sportive. Peu d’astéroïdes encourageaient actuellement ce type de sport extrême. S’il s’était engagé sur ce caillou, c’était notamment pour cette palette d’opportunités.
Il avait croisé Maylis et Adheel, tout à l’heure, avant le décollage. Aucune de leurs options ne coïncidait, à l’exception de l’une de celles adoptées par Maylis : le raid. Ils s’étaient fixé rendez-vous pour la prochaine session. Niels avait hâte de voir ce que la technoS donnerait sur le terrain naturel de ce forban régurgité du cosmos ; lui, avait pratiqué la discipline récemment. C’était assez inattendu.
Au fur et à mesure de sa descente en semi-apesanteur, Niels commençait à mieux estimer les attributs de ce terrain qui leur était alloué pour ce sport un peu particulier. D’autres avaient déjà rejoint les parterres synthétiques et les générateurs reconnaissables à leurs sortes de becs qui bombardaient des champs distincts en direction d’espaces désignés. Une faille dans le champ le fit s’écarter du cadre fonctionnel, et sa voile et lui plongèrent d’une dizaine de mètres sans plus aucun contrôle. Familier du phénomène, il se laissa chahuter quelques secondes avant de reprendre la ligne de parcours, après quelques déhanchements disgracieux. Quand il finit par atterrir après avoir frôlé de près une chute spectaculaire, il souriait ; cette fois encore, il était passé près d’un chambardement de son existence.
Cette lecture s’achève ici. J’espère que je t’aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésite pas à te rendre sur mon site : christinebarsi.com.
Je me propose de vous présenter le même extrait mais écrit, cette fois et non plus audio.
L’auditorium
Cahier d’Avril Scott : C’est en mille neuf cent quatre-vingt qu’est développé le premier animal transgénique. Pauvre petite souris aux hormones de croissance en surcharge ! C’est le tour d’une plante, un an plus tard. Chacun transformé en fabrique de produits thérapeutiques, ou encore de donneurs d’organes. Jusqu’où iront l’incohérence et la haine de l’homme ; jusqu’où ira son inconscience meurtrière ? Et ses prétentions démentielles sur les autres espèces. Seul, le sage peut endiguer cet holocauste.
Bactérie transgène
Au sein de l’auditorium de son unité de recherche, au cœur du centre d’affaires et de technologie d’Eveleigh, debout sur l’estrade surmontée d’un écran digital, Maur délivrait son discours bien huilé devant un cercle restreint de ses pairs, des patrons d’entreprises biotech pour la plupart, afin d’annoncer les futurs artefacts émergeant des lignes de production de son biocluster.
– Nos modélisations proviennent de notre matériel quantique relié à notre bonne vieille péninsule de San Francisco, ainsi qu’à un certain nombre d’autres technopoles, du côté d’Adélaïde ici même, dans ce pays, de Bangalore en Inde, du Singapour Science Park à Singapour, en Chine, au Japon, en Europe et notamment en France avec Antipolis ; tous les axes économiques d’importance, à l’échelle mondiale. Comme la plupart d’entre vous le savent déjà, BioJadh est membre de l’Association Internationale des Parcs Scientifiques. Cet immense réseau mondial des technopoles nous assure un terrain relationnel riche d’opportunités et un soutien infaillible. Ce choix du masque de personnalité n’est qu’un début, Messieurs ; il n’est que le précurseur d’une série qui ne va cesser de faire parler d’elle dans les mois et les années à venir. BioJadh, avec votre concours, compte aller bien plus loin dans ce secteur, en investissant notamment dans la communication neuronique.
ADN
La modélisation du fonctionnement des neurones et de leurs interconnexions s’avère déjà très avancée. Nous souhaitons nous appuyer sur la somme de connaissances d’ores et déjà emmagasinées sur le sujet, pour pénétrer ce domaine en y intégrant ce vaste champ d’applications que représente le génie biologique. Tout est permis désormais. Brisons le carcan des directives du Haut Conseil qui nous retiennent encore, et faisons fi des restrictions pour aller au-delà des limites et des interdits que nous imposent les normes mondiales. Il sera toujours temps d’intervenir et de mettre en place les mesures d’urgence adaptées, en cas de risque grave. Nous avons chacun dans nos escarcelles, la quincaillerie nécessaire pour enrayer n’importe quelle pandémie génique. Plus la dissémination d’organismes recombinés sera étendue, plus les autorités publiques auront de difficultés à les neutraliser et à entraver notre essor, et plus nos laboratoires auront de potentialités d’ouvertures pour agir. À nous tous, nous décapiterons le trop bien-pensant pour plonger dans un inconnu que nous seuls parviendrons à maîtriser.
Souris de laboratoire
Mais BioJadh ne s’arrêtera pas là, Messieurs.
Il y eut des applaudissements, puis la longue série de questionnements, de remarques et de suggestions inévitables avant que Maur puisse reprendre la parole, enrichir son exposé puis l’amener à la fin de la présentation, promettant qu’il profiterait du prochain congrès pour aller plus avant dans son sujet. Il savait tenir son public en haleine et jouait parfaitement de son charisme, comme il savait que cette seule conclusion entraînerait les récalcitrants à venir assister à l’évènement et à la remise des travaux les plus prometteurs de cette dernière année.
Cette lecture s’achève ici. J’espère que je vous aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésitez pas à vous rendre sur mon site : christinebarsi.com. À bientôt.
Je me propose de vous présenter le même extrait mais écrit, cette fois et non plus audio.
Prologue
Cahier d’Avril Scott : Comment redéfinir un gène déviant ? Par le fait d’une manipulation extérieure ? Ou bien la réapparition d’une souche ancienne, au sein d’un nid d’organismes génétiquement modifiés ? La question paraît intéressante. Mais faudrait-il encore se la poser !
Une fin d’après-midi de ce printemps deux mille vingt-sept ; le soleil rouge embrasait les champs céréaliers à sa gauche et une prairie à sa droite, délimitée par une rangée de rondins mal écorcés qui s’alignaient le long d’un chemin de terre menant chez les agriculteurs du coin. Des trognes centenaires, dressées ainsi que des gardiens d’une autre époque, cernaient le cadre et l’horizon. Une pente herbeuse, inclinée, descendait dans leur direction vers une mare asséchée. Avril observa le vol d’un rapace qui allait et venait, de son nid tout en haut d’un tilleul, au poteau télégraphique en bordure du chemin. De ses ailes étroites, celui-là survolait les cultures les plus proches, en un gracieux glissé au-dessus des vastes étendues céréalières. De son point d’observation, Avril le suivit du regard un moment.
Faucon guettant sa proie
Quand il se mit en chasse, face au vent, la tête baissée, son vol devint stationnaire et ses battements d’ailes frénétiques, elle l’étudia plus attentivement. Il avait dû repérer sa proie, car très vite, il fondit vers le sol en piqué, à peu de distance. Elle put le distinguer plus franchement. Un Falco tinnunculus, le faucon crécerelle. Ses yeux noirs, sa tête et sa queue gris ardoise ainsi que sa poitrine mouchetée en témoignaient, comme tout à l’heure la succession de cris aigus : ki-ki-ki. C’était un mâle. Avril admira le contraste entre le jaune vif de ses pattes et de ses doigts, et le bleuté des épis dont la variante génétique pullulait dans la région. Le champ en était semé. Les hautes tiges transgéniques l’empêchèrent de distinguer les tentatives de l’oiseau pour saisir sa proie avec ses serres. Un rongeur, sans aucun doute.
La jeune femme imagina le bec crochu transpercer la peau du petit mammifère et se gorger de sa chair en un simultané stupéfiant. Une seconde, elle oublia ce qu’elle était pour se plonger pleinement dans la réalité présente du falconidé, empruntant son indifférence animale qui lardait de coups de bec la chair offerte, tout en goûtant l’ivresse sauvage de son espèce. Avril se révélait capable de faire cela au point d’en négliger sa propre personnalité et son appartenance à la race humaine. Elle ne savait pas d’où lui venait cette disposition singulière de son esprit à une telle malléabilité, mais celle-ci la fascinait ainsi qu’un maléfice dont on est l’objet, mais dont on ne souhaite pas malgré tout qu’il vous quitte. Elle n’en avait cure. Ce « don » ou cette « tare » lui permettait de parfaire sa connaissance des mœurs animales, aussi bien que des habitudes et des empreintes émotionnelles, imperceptibles, des plantes sous toutes leurs formes.
Pour l’éthologue qu’elle incarnait, cette manifestation de sa personnalité s’avérait un atout précieux qui faisait d’elle un être à part qu’elle ne galvaudait pas auprès de ses relations, détestant généralement parler d’elle-même et de ses particularités.
L’idée la fit rebondir sur une autre problématique actuelle. Ses associés rencontraient, ces derniers temps, des difficultés croissantes à dégotter des sponsors sensibles à leur anachronisme. Leur projet de parcs naturels, alternant les zones boisées et les prairies, intégrait une végétation de souche parmi les plus anciennes ; celle-ci ne comporterait aucune trace d’organismes génétiquement modifiés autre que les résistances acquises par l’incorporation aléatoire de transgènes et la sélection naturelle. Bien entendu, une faune qui ne subsisterait plus qu’en l’état de pré-extinction y aurait droit de cité.
Bientôt, plus personne ne s’intéresserait aux sciences qualifiées de « naturelles ». Plus de quatre-vingts pour cent des végétaux de ce monde étaient dorénavant assimilés d’une manière ou d’une autre à ces organismes dits « améliorés ». Et au sein même de cette proportion, plus de quarante pour cent n’avaient plus rien de « naturel » autre que leur nom d’origine que la junte industrielle, alliée à la mafia scientifique, ne s’était pas encore approprié au point de les renommer.
Champ de blé
Avril s’était rendu, aujourd’hui, sur ce site agricole pour appréhender par elle-même les conséquences de ces macros cultures déviantes, et comprendre mieux les impacts en série que ces dernières déclenchaient. Ici, en l’état, la flore sauvage n’existait plus. Elle étendit son regard sur toute la surface supérieure du champ, tentant de cerner ce qu’elle espérait y dénicher. Il n’y avait que ces milliers de plants bleutés dans lesquels étaient incorporés les enzymes et bactéries censés accroître les mécanismes d’autosuffisances et les rendements productifs. Aucun insecte vrai ne parcourait plus ces champs nécrosés. Seuls, des néo-insectes patrouillaient ces rangées mortuaires, leurs génomes artificiels leur permettant de butiner les artefacts de végétaux sans remettre en cause leur survie immédiate. Avril avait entendu parler, dans le secret de certaines alcôves laborantines, que même ces minuscules moissonneurs bioniques des champs déviants enregistraient leurs taux de déchets, mécaniques ou électroniques, après quelques centaines d’heures à peine de cette activité industrieuse.
Son regard plongeant dans les profondeurs végétales, dans l’espoir d’y découvrir ce qu’elle ne trouvait pas dans les hauteurs, elle repensa au petit rapace commun de ce secteur proche de la ville. Lui aussi subirait bientôt les effets de son passage entre les épis. Rares étaient ceux qui s’en sortaient, à long terme. Généralement, leur plumage se couvrait, au bout de plusieurs mois, de ce bleu foncé si reconnaissable pour l’œil averti de l’éthologue. S’ensuivraient les inéluctables conséquences pour les oiseaux.
Alors que la jeune femme fouillait le sol de sa vision précise, elle aperçut enfin ce qu’elle était venue chercher. Le plant fantôme existait bien, éloquent témoin dans un futur en marche. En plein milieu de ce champ morbide, l’émergence de quelques triples tiges identifiables d’une espèce mutante en un modeste îlot cerné de toute part, indemne, et se développant à l’insu des autres, l’un de ces parasites que les producteurs réussissaient à enrayer, la plupart du temps, mais dont la prolifération latente inquiétait énormément. En dépit de sa teinte, pas exactement conforme aux inventaires, le plant paraissait tout à fait normal. Des souches résistantes qui se multipliaient de manière erratique au départ, et qui, après un temps de dormance apparente, contre-attaquaient les nouvelles générations aux gènes incendiaires.
L’éthologue ne s’en étonnait pas.
Épis de blé
La capacité des organismes à se développer sur les terrains les plus incultes l’avait toujours impressionnée, et la rassurait tout à la fois. Quels que soient les impacts ultérieurs sur la biodiversité et sur les nappes phréatiques, pour ne nommer que ces deux domaines, il y aurait un retour de flux à la hauteur des transgressions réalisées contre la nature et ses bienfaits originels. Une modification de l’équilibre des écosystèmes amenait invariablement son lot de catastrophes que les hommes ne parvenaient pas à contenir. Dans ce combat pour la survie, les espèces sauvages, plus stables, se rebellaient chaque fois que l’occasion leur en était fournie, réapparaissant en force, un jour ou l’autre.
Du mouvement sur la terre meuble, là où le rapace s’était posé ; les tiges furent violemment écartées et le faucon s’envola avec sa proie inerte, suspendue entre ses serres. Il prit de la hauteur pour aller se percher sur le tronc d’un chêne pétrifié, à une centaine de mètres. Désorientée, avril émergea de ses réflexions intérieures et se focalisa sur la vieille souche, suffisamment élevée pour permettre un support sécurisé. Même les arbres moribonds contribuaient à la biodiversité en offrant un habitat à une faune disparate. Celui-ci avait-il été frappé par la foudre et fauché par un coup de vent particulièrement violent, ou bien la nocivité des céréales mortifères ne l’avait-elle pas épargné ? La jeune femme se pencha sur le sol et entreprit d’extraire, avec la plus extrême précaution, l’une des racines du plant invasif avant de le placer dans son récipient d’échantillons rangé dans son sac à dos. Elle l’examinerait plus tard, dès qu’un moment de répit s’offrirait à elle, et dans l’entre-temps, elle protégeait son existence. Par la suite, elle le réimplanterait, là où il aurait toutes ses chances.
Bientôt les agriculteurs du coin viendraient prendre leur tribut, et les quelques plantes non transgéniques seraient réduites en miettes, pulvérisées avec une acrimonie vindicative. Les preuves gênantes de la nature devaient être annihilées à tout prix par ces gens-là. L’éthologue rumina un instant ; leur informateur ne les avait pas trompés, ses associés et elle. Le champ et les suivants regorgeaient d’épis bleus déviants de seconde génération. Une déviance non reconnue par le Tiers Conseil américain. L’organe officiel était l’un de ceux créés, quelques années auparavant, pour pallier les dérives des sciences du génome. Rattaché au ministère de l’Environnement, sa fonction, bien que subsidiaire aux regards des experts, en imposait cependant, avec un certain impact, sur l’édiction des nouvelles lois dans le domaine.
Elle devait contacter leurs avocats. Un coup d’œil à l’horizon lui confirma qu’il était temps de repartir. Les ouvriers agricoles n’allaient pas tarder à revenir pour pulvériser d’autres variétés de leurs intrants destructeurs. Avril ne voulait pas risquer de se voir arrosée et découvrir par la suite que des excroissances lui poussaient à même les membres, ou que des nuances alarmantes entachaient son derme. C’était déjà arrivé à certaines de ses connaissances.
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Je me propose de vous présenter le même extrait mais écrit, cette fois et non plus audio.
Le visiteur
Hors séquence : L’hôtesse tenait à sa place ; elle ne devait rien dire, et pourtant elle s’était mise à parler.
Le visiteur avançait au sein du vaste hall en direction de la zone d’accueil, ouverte sur une baie vitrée donnant sur les toits de Sydney.
Sydney – Centre-ville
Parvenu près de l’une des hôtesses, l’homme patienta. La quarantaine passée, il affichait une assurance presque agressive en se focalisant sur les expressions de la femme ainsi que sur sa silhouette. Les gestes maladroits de cette dernière, ses paupières abaissées et son attention volatile révélaient sa nervosité face à cette incursion introvertissante. L’homme ne fléchit pas dans son examen, et quand son regard parvint à croiser celui de l’hôtesse, il ne découvrit qu’une neutralité prudente dissimulant le trouble qu’il provoquait.
– Oui, Monsieur ?
– Monsieur Evans, je vous prie.
– Votre nom ?
– Khard Fintch.
L’hôtesse eut une expression presque surprise, lorsque l’agenda de son patron dévoila son contenu.
– Aviez-vous un entretien programmé ?
Alien – L’éveil du Dieu Serpent
Le « aviez-vous » laissait sous-entendre qu’il y aurait dû y en avoir un, mais qu’il n’y en avait pas. Khard le savait parfaitement. Il avait débarqué à l’improviste.
– Pas vraiment. Il m’avait suggéré de le rencontrer lorsque je serais de passage à Sydney.
– Monsieur Evans n’est pas dans son bureau, en ce moment. Puis-je vous proposer un rendez-vous pour une date ultérieure ?
– Pourquoi pas, en effet. Quand est-il censé revenir ?
De nouveau l’agression sous le ton voilé. L’hôtesse, une jeune recrue qui n’avait intégré l’entreprise que trois mois auparavant, se troubla de la même façon. À l’instar des nombreux visiteurs qui venaient rencontrer leur patron, celui-ci ne paraissait guère commode. Imbu de sa personne et convaincu de sa supériorité. Devant la question indiscrète à laquelle elle n’aurait pas dû répondre, la volonté de la jeune femme plia sous celle de l’autre.
– Dans la soirée, je pense. Monsieur Evans travaille habituellement très tard.
– Savez-vous où je pourrais le trouver dans l’entre-temps ?
Elle hésita, mais sous le regard infatué, elle ne parvint pas à conserver suffisamment de hauteur pour garder par-devers elle l’information. Elle lâcha :
– Généralement, en fin de semaine, il se rend au sein de son complexe en périphérie de Sydney, à environ trois kilomètres au sud ; il y supervise les recherches.
– BioJadh possède un biocluster, à présent ?
Elle acquiesça, éludant toute réflexion. L’homme la terrorisait sans aucun effort. D’autres mots coulèrent de sa bouche sans qu’elle puisse les retenir :
– L’ATP…
– L’ATP ?
Quel butor ! songea l’hôtesse, sentant la sueur au creux de ses aisselles. En plus, il était ignare. D’où sortait donc celui-ci ? Elle avait hâte que l’homme s’en aille. Les bureaux allaient bientôt fermer ; elle ne voulait pas se retrouver avec cet énergumène sur les bras, à ce moment-là. Elle précisa bêtement :
– L’Australian Technology Park, dans Eveleigh.
– Ah oui, bien sûr. Merci, et à tout à l’heure.
– Mais, je vous dis que…
Elle s’abstint de poursuivre. L’homme se moquait royalement de ce qu’elle avait à dire. Il reviendrait, elle en était convaincue. Elle espérait qu’alors, aucun contretemps ne l’aurait retardée afin de ne pas risquer qu’il l’aborde à son retour.
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L’empire de Maur Evans
Précepte et enseignement de Maur Evans : « Le produit phare d’une spéculation marchande doit être en relation avec une nécessité pour le peuple qu’il représente ; si ce n’est pas le cas, celui-là ne se vendra pas, et ne sera comme tant d’autres, qu’une supercherie vide de sens. »
« Maur Evans admirait le dôme de verre, au-delà de la baie vitrée de son bureau au trentième étage du complexe industriel portant son nom, dans le quartier central des affaires de Sydney.
Le cœur de ville, un secteur on ne peut plus privilégié.
Le dôme abritait le nouvel espace dédié à l’un des produits phares de la toute dernière technologie en vogue en biogénétique. Bien que controversé encore aujourd’hui, celui-là pourvoyait désormais de très nombreuses filières de production, toujours plus gourmandes au fil des années. Le congrès annuel, sur le sujet, qui devait se tenir le mois prochain à Melbourne, serait l’un des expédients pour le présenter en grande pompe. Maur aurait à préparer son discours et à anticiper les sempiternelles interrogations qui s’engouffraient, chaque fois, dans les discussions, tel un leitmotiv qui n’en finissait pas.
À tous les coups, le même schéma : le bien-fondé des modifications génétiques, les processus employés, les bénéfices et les risques pour tout un chacun.
Sydney – Pont
Une ritournelle pour l’homme avisé qu’il était devenu. Il savait comment vaincre les peurs et les réticences des plus frileux. Ses matériaux s’incrusteraient dans le maillage profond de cette civilisation, jusqu’au moment où l’on ne pourrait plus les extirper de leur socle sur lequel viendrait se fondre la multitude des autres. Certaines de ses créations génomiques, par essence artificielles, faisaient déjà des émules et battaient leur plein au sein de cercles privés, tandis que d’autres de ses inventions s’inséraient au centre même du gouvernement qui en redemandait.
Mais jusqu’à la date fatidique de l’évènement, le secret de son dernier-né serait bien gardé. L’homme d’affaires, autant que l’homme de science qu’il personnifiait, se méfiait de la concurrence et ne souhaitait pas que leurs partenaires, pour la plupart des sponsors privés qui finançaient BioJadh, soient trop au fait des informations cruciales soutenant leur découverte récente. Ils étaient instruits dans les grandes lignes, mais pas dans les détails. Maur avait déjà fort à faire pour maintenir en haleine la presse scientifique, tout en la tenant à distance. La pression concurrentielle et le poids des marchés très volatils nécessitaient d’être toujours sur la brèche et de financer l’innovation au moment le plus opportun, toujours en avant.
La stratégie de sa firme.
Sydney
À leur habitude, les organisations syndicales hurleraient comme des loups contre la sortie de sa dernière trouvaille, prétextant que la mondialisation néolibérale mènerait les peuples à leur perte. Le tout était de savoir de quels peuples il était question dans cette sorte d’affaire. Si lui les identifiait parfaitement, le reste de l’humanité s’avérait loin de pouvoir en faire autant.
Dans une petite heure, il avait rendez-vous avec l’un des représentants d’une transnationale avec laquelle il envisageait de nouer un partenariat fort, afin de développer la filière production et les canaux de la distribution. Maur anticipait avec plaisir le jeu de négoce qui ne manquerait pas de s’ensuivre. Aguerri à l’exercice, il s’appuyait sur son charisme particulier qui l’avait sorti d’une flopée de situations où beaucoup se seraient embourbés. »
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