Lecture du prologue des Êtres de Langhãem
Je vous présente l’audio vidéo de la lecture du prologue des Êtres de Langhãem.
Un roman de science-fiction
Lecture par l’artiste Emma C.
Aventure, passion et mutations sur le registre de la science-fiction.
Le Prologue
Souvenir d’un ailleurs : Quand il s’agit de travailler sur une chaîne génomique, pour en modifier l’ADN, intervenant doit être expérimenté et avoir en tête le but de la métamorphose potentielle. Faire abstraction de ces conditions entraîne des séquelles, plus ou moins définitives.
Les biologs autour de lui s’activaient. Des brumes dansaient dans l’esprit de l’être inconscient. De lentes nuances sans substance réelle, mais qui, peu à peu, prenaient forme.
Égaré, perdu dans l’aube chimique créée par d’autres, il était plongé dans le film de son intelligence en suspens traversée par de brèves lueurs de lucidité. Acuité soudaine de ses perceptions, artificiellement endormies. Stanylia ? appela une étincelle dévoyée de son fantôme en déliquescence, en croyant entrouvrir des yeux aveugles. Pour la première fois, depuis…
Stanylia ? esquissèrent ses lèvres prisonnières du liquide biotique, tandis que son regard enténébré la cherchait désespérément. Il ne pouvait bouger ; des sangles solides l’écrouaient à sa couche.
Il tenta de se mouvoir, de se battre contre le néant, mais ce ne fut qu’une illusion de sa raison éparpillée.
Il flottait en suspension… dans… rien ?
Où se trouvait-il ? Et qui étaient ces créatures qui l’observaient, au travers de l’opacité du vide ? Il interceptait l’onde rémanente de leurs intentions, au-delà de l’espèce de bastion forgé par ses visions. Des voix autour de lui, des chuchotements étouffés derrière le voile.
– Va-t-il survivre ?
– Oui ! Mais sous quel aspect ? Et s’il apprend ?… Il est capable de nous tuer. Plusieurs deäcens se sont écoulées…
– Êtes-vous certains qu’il soit vivant ?
– Oui. Ses fonctions vitales sont à peine perceptibles, mais elles imprègnent le soma artificiel incorporé à son métabolisme. Bien qu’instable, celui-ci l’assimile peu à peu…
– Son métabolisme est si bas… Avez-vous pu contacter Stanylia ?
– J’ai bien peur que nous ne l’ayons définitivement perdue.
– Il nous exterminera tous, s’il apprend ne serait-ce qu’une infime partie du rôle que nous avons joué dans sa disparition.
Naantar guettait au travers du caveau de cristal, la moindre crispation de leur archonte. Celui-ci survivrait-il effectivement au traitement, une fois qu’il aurait réalisé ce qu’ils avaient fait de lui alors que sa bien-aimée n’était plus de ce monde et empruntait, désormais, une physiologie qui n’était plus compatible avec la leur ?
– Nous avons fait ce qu’il fallait, Talhöen. La transmutation à rebours s’avérait l’unique solution pour Stanylia, ainsi que ce voyage vers la Terre.
– Oui, mais à terme, ce dernier peut se révéler une impasse. Ce monde qui la dévore déjà nous en dépossédera. Nous enregistrons des phénomènes singuliers en ce qui la concerne. L’oubli s’empare progressivement d’elle.
Soucieux et conscient du problème, Naantar acquiesça tout en s’adressant au responsable des communications avec cet autre monde qu’ils colonisaient insidieusement depuis des deäcens et sur lequel ils proliféraient tout récemment.
– Continuez d’émettre, Mielën.
Cette lecture s’achève ici et je remercie Emma C. pour les fluctuations de sa voix si particulière.. J’espère, lecteurs et lectrices que je vous aurai donné l’envie d’en lire davantage. N’hésitez pas à vous rendre sur l’un de mes sites.
À bientôt !
Votre auteure,
https://www.lesmondesmutants.com — lesmondesmutants@gmail.com