Auteure de romans fantastiques et de science-fiction passionnelle - Thrillers mystiques et gothiques - Histoires d'amour intemporelles

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Interview de SolAs

Interview de SolAs

Présentez-nous votre ouvrage

 

SolAs - Roman de science-fiction

SolAs – Roman de science-fiction

SolAs est un roman de science-fiction, mon cinquième roman publié par 5 Sens Éditions à ce jour.

Une mission sur un astéroïde, porteur des précieux champs de plasma, amène une astrophysicienne à découvrir les particularités intrinsèques de l’essence plasmatique stellaire et à y appréhender les signes d’une humanité que personne ne soupçonne. Lorsque la relation singulière qui la lie à l’un des membres de son équipe s’engage dans une direction inattendue, elle devra assumer ses choix et oublier ce qu’elle est pour l’accueillir.

C’est au cœur de l’astéroïde SolAs, ainsi que sur Origine, que se jouera le final alors que les grandes variations climatiques ont bouleversé l’équilibre des puissances en place et fait des terres canadaskiennes ainsi qu’étatsuniennes, une sorte de mausolée vivant, et que l’Eurafrique connaît dorénavant le froid et la glace.  Le périple qui entraînera Maylis jusqu’au bout du monde l’entraînera également au-delà d’une position sans retour, où elle devra choisir entre une humanité en perdition et un nouvel horizon plus périlleux encore. Mais qu’a-t-elle concouru à amener sur Origine ?

 Avez-vous un sujet de prédilection ?

 4ème de couverture du roman de science-fiction SolAsSous couvert d’une passion qui va à l’encontre de toute éthique apparente, l’histoire traite des flux de conscience énergétique, de l’énergie pensante et de la création de la vie sous forme d’entités…  notamment dans le creuset d’un bâtiment d’astrophysique.

Dans ce livre, ce qui m’a importé, c’est aborder des sujets d’actualités scientifiques et techniques tels l’astrophysique et l’énergie plasma, cette fameuse essence plasmatique, l’exobiologie, les astéroïdes et leur gestion, les entités aliens, les techniques de laser et de générateurs de particules, la génétique mais également l’extraction minière. Comme généralement chez moi, je confronte ces thèmes à la nuisance, cette fois, non plus des grands lobbies pharmaceutiques ou des laboratoires ayant pignon sur rue mais de celle de l’industrie minière et astéroïdique.

 Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

 L’amour franchit toutes les barrières, transcende les êtres au-delà de ce qu’ils peuvent appréhender.

Les voies de la création sont infinies, tant dans le domaine des arts que dans celui des sciences et de la spiritualité. Dans leur plénitude, elles enfantent d’innombrables formes dont l’émergence amène autant d’êtres à notre image… ou pas.

 Pourriez-vous nous citer quelques passages de SolAs ?

 En voici un premier :

 « Le chant du Métal : « Le métal qui draine toute l’attention des grands lobbies n’incarne déjà  plus qu’un matériau sur le déclin. Il maintient son illusion tel un magicien ou un automate, mais à terme, sa source se tarit tandis que sa déchéance n’est plus qu’une notion de temps ultime. »

…Khal Sihlen évaluait d’un air méfiant le métal qui se convulsait derrière la paroi de bioverre épais qui assurait leur sécurité. Sans qu’il comprenne comment c’était arrivé, ils avaient perdu le contrôle de ce secteur. À l’une des étapes du processus, mais laquelle ? Il pouvait voir le roboïde, en charge des opérations, figé le long de la citerne d’acier trempé, sa coque à l’épreuve des miasmes acides et des explosifs à forte charge avait été démantelée ; une lèpre inconnue le rongeait à un rythme déroutant. Près de lui, au sol, Warrhaen était tombé. Au travers de la visière du casque, il avait l’air mal en point et le métal paraissait attiré par son immobilité ; un métal si particulier. Depuis son axe d’observation, Khal jeta un coup d’œil derrière lui, au-delà du périmètre sécuritaire ; comme lui, les scientifiques ne comprenaient pas. Affolés, ils tentaient d’isoler la zone afin de la placer en quarantaine…

 En voici un second :
Vaisseau spatial - Sphère ascensionnelle

Vaisseau spatial – Sphère ascensionnelle

…Si l’année de sa mise en orbite, l’ancrage satellitaire du corps spatial avait causé beaucoup de bruits et amené un développement accru de l’intérêt général pour tout ce qui touchait de près ou de loin à l’astrophysique et l’astronomie, les deux années suivantes avaient vu étouffer dans l’œuf les discours plus ou moins cohérents des experts. À croire que l’on voulait que les foules oublient l’évènement, pour mieux inciter le corps scientifique à œuvrer dans les coulisses, comme à son habitude. Aujourd’hui, alors que Maylis allait sur ses vingt-trois ans, la presse à sensation ne laissait filer que quelques bribes à intervalles irréguliers, alors même que PlasmAtal, l’une des plus grosses entreprises industrielles implantées en Eurafrique et en Ruschin, avait investi le corps stellaire et installé son site d’exploitation après en avoir obtenu la licence adéquate, auprès des autorités compétentes. Dans les revues scientifiques et dans les quelques rares articles qui abordaient le sujet de l’astéroïde et du type de production que l’on y effectuait, il était question d’un plasma métalloïdique aux propriétés fascinantes, mais les précisions s’arrêtaient là. Pourtant, la jeune femme devinait qu’il y avait davantage que ce que les infos distillaient par doses infinitésimales…

 À quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ?

 Mon ouvrage s’adresse à tous ceux qui s’intéressent aux mystères occultes, aux problématiques actuelles de l’éthique de la manipulation du génome, de la préservation des ressources naturelles, à ceux qui aiment ce monde et ces composantes, les grandes forêts, tout en étant amateurs de belles lignes et de réflexions sur l’existence que je glisse régulièrement dans mes romans. Ce livre mêle de manière équilibrée la science, la technique, les conflits entre races et la passion irrépressible d’un être pour un autre. Il s’adresse aux amoureux de la science comme aux amoureux des belles histoires d’amour.

 Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

 En ce milieu d’année 2019, je suis sur la rédaction du tome 3 de Déviance, ma romance vampirique. Dans le même temps, j’attends les résultats de la soumission du tome 2. Je nourris également un autre gros projet de SF pesant plus de mille cinq cents pages qu’il va falloir retravailler et réécrire — un très long travail en perspective.

Il va me falloir intensifier ma présence sur les salons du livre et cafés littéraires. En 2019, j’ai participé au salon du Livre et de la Bd sur Mennecy, organisé quelques séances de dédicaces au sein de mon centre commercial Auchan de Fontenay-sous-bois. Je cherche aussi à faire traduire l’un de mes livres, et j’aspire à ce que l’un de mes romans passe à la télé ou au ciné « Le grand cinéma » comme le clame Jacques Villeret dans « le Diner de Cons ». Toutes sortes d’idées me trottent dans la tête, et il faudra bien qu’elles trouvent un exutoire.

 Avez-vous le sentiment d’avoir progresser dans votre univers de romancière ?

 

Monts perdus sur SolAs

Monts perdus sur SolAs

Eh bien oui ! Écrire ne suffit cependant pas, bien que je m’y adonne de manière de plus en plus intense au fil des années.

Alors je me suis confrontée à l’univers réel afin de réaliser ma première vidéo de présentation de l’auteure ainsi que de ses œuvres ; Gérard Confino au moyen du média « Planète Gaïa TV » m’en a donné l’opportunité et je l’en remercie.

De même, je sonde le Net à la recherche de groupes de science-fiction et de fantastique qui m’impliqueraient dans le domaine afin de me faire connaître et de connaître mieux les rouages de cet univers de la création et de l’édition. Dans ce cadre, j’ai intégré le cercle des passionnés de SF par le biais de leur réseau Facebook « Les Mercredis de la SF ». Ils m’ont ouverts d’autres horizons technologiques, à moi qui en suis fan. Ainsi la réalité augmentée, ainsi la Noosfère et le NooMuseum de Yann Minh, un vrai trésor de créativité dans lequel tout artiste aspire à s’immerger. Merci à toi Yann, pour ce précieux cadeau que tu nous fais.

 Un dernier mot pour les lecteurs ?

 

Légende de SolAs

Légende de SolAs

J’aime écrire, une passion nécessaire pour un écrivain sans laquelle celui-ci n’irait pas au bout de son tout premier manuscrit. L’écriture se définit par la persévérance essentielle et la volonté tout aussi essentielle de parvenir à l’achèvement qui consacrera l’œuvre de l’artiste. L’existence d’un écrivain s’avère solitaire dans sa phase cruciale de l’écriture ; il lui faut l’affronter au quotidien ainsi qu’un ascète en quête de sagesse. Mais se rajoutant à ces performances, se tient celle d’amener à la vie ses personnages, de les faire évoluer au sein d’une histoire qui ne s’appréciera jamais que par la richesse du vécu de ces derniers.

Il m’arrive souvent de les trouver exigeants alors qu’ils m’entraînent dans leurs tribulations dont j’ai le sentiment de ne rien maîtriser, en dehors d’une certaine architecture dans le cadre du scénario.

Pour finir et comme chaque fois, je répèterais encore et encore la phrase que j’ai découverte il y a quelque temps, celle de George Bernard Shaw qui disait : « Vous voyez des choses et vous dites : « pourquoi ? » Mais moi je rêve de choses qui n’ont jamais existé, et je dis : « pourquoi pas ? » »

 

Livre en commande sur le site de l’éditeur : www.5senseditions.ch

https://catalogue.5senseditions.ch/fr/science-fictionfantasy/268-solas.html

Auteure : christine_barsi@hotmail.comhttp://christinebarsi.com

https://www.facebook.com/ChristineBarsi.romanciere/

Légendes des Terres au-delà d’Origine

Légendes des Terres au-delà d’Origine

 

Légende se rapportant au roman de science-fiction : SolAs

Le chant des Déportés,

 

  • Les sables chauds et blancs,
  • Lumineux et mouillés,
  • Simple illusion de mes perceptions,
  • Car,
  • Le ressac sur la mer,
  • Rugit jusque les terres,
  • Jusque la falaise aliène,
  • Sans sable chauds et blancs,
  • Hélas ! 

Légende de SolAs

  • Assise sur un morceau de roc, à même le versant,

  • J’écris des lignes, encore des lignes,
  • Aussi ineptes que le sont ces environs moribonds.
  • Aussi ineptes que le sont les courants délétères,
  • De ces monts insidieux.

 

  • Contraste fort entre les éléments de la réalité présente,
  • Et le contenu de mes lignes cernant un univers en création,
  • S’opposant aux forces des ténèbres de ces terres immatures,
  • Et cependant mourantes.
  • Monts perdus sur SolAsMon monde à moi surgit de mon néant,
  • Pour engloutir l’illusion aliène, et imposer la mienne,
  • Pour contrer ce monde obscène, ce Léviathan,
  • Sans océan, sans autre firmament que l’obscurité prégnante,
  • Un bout de caillou géant,
  • Que creusent des rigoles d’argent,
  • Auxquelles, je me sens curieusement attachée,
  • Alors même que rien ne le laisserait présumer.

 

  • Je suis dorénavant immergée dans ma solitude,
  • À scruter ce monde perdu, ses roches éparses,
  • Quelque part, au-dessus d’Origine,
  • Alors que mes compagnons se meurent,
  • Et que je suis seule à affronter le monstre.
  • Mais sera-t-il au rendez-vous ?

 

Préceptes et enseignements de Maur Evans

Préceptes et enseignements de Maur Evans

Maur Evans, dans L'éveil du Dieu Serpent

Maur Evans, dans L’éveil du Dieu Serpent

Le produit phare d’une spéculation marchande doit être en relation avec une nécessité pour le peuple qu’il représente ; si ce n’est pas le cas, celui-là ne se vendra pas, et ne sera comme tant d’autres, qu’une supercherie vide de sens.

L’attaque sournoise révélait le peu de réflexion des êtres à sa poursuite. Généralement, il laissait approcher l’ennemi, adoptant un comportement de victime alors même que le loup n’espérait rien tant que de jaillir à la lumière. Il était ce loup.

Mouvements des atomes pour illustrer le discours de Maur Evans dans L'éveil du Dieu Serpent

Mouvements des atomes pour illustrer le discours de Maur Evans dans L’éveil du Dieu Serpent

Le monde « vivant » et le monde quantique œuvrent sur des modèles similaires. Seuls, les champs d’action diffèrent réellement. Ainsi, dans l’univers des atomes, du fait d’une excitation suffisante, un électron dans le noyau peut être amené à sauter de son orbite à l’orbite possédant une énergie potentielle supérieure ; à l’instar de cet électron, uniquement la prise en main vigoureuse d’un contexte difficile par un être vivant peut engendrer un tel niveau d’énergie et les mutations subséquentes. D’où l’importance de gérer son niveau d’efforts en fonction de la grandeur de ses rêves.

Il est bon de s’entourer de requins financiers prêts à vous aider, mais n’oubliez pas que le requin demeure l’un des plus grands prédateurs au monde, et c’est un opportuniste. Néanmoins, c’est une espèce menacée qui ne fait pas le poids face à un super prédateur, le Reptilien et consorts.

Il vaut mieux perdre un temps précieux à se préparer à toutes sortes de contingences potentielles, plutôt que devenir l’effet de leur apparition inopinée. Je dissèque chaque axe de mon univers proche, afin d’en présumer les probables voies de sorties en cas de mauvaises surprises. Ce comportement de ma part n’a toujours eu que des conséquences que les autres m’ont invariablement enviées.

Un peuple, une ethnie ou tout concept de la même veine n’est supérieur aux autres que dans la mesure où il apporte une plus-value patente et légitimée de tous. Mais une race que les querelles intestines et les conflits d’intérêts gangrènent de l’intérieur ne peut décemment s’autoproclamer de sa suprématie. Quelle chance aurait une engeance corrompue ? Maur désespérait de voir reconnaître l’ascendant évident de la branche reptilienne. Le temps était loin où elle le serait.

L’édification d’une réalité divergente nécessite une énergie potentiellement accessible. L’ultime condition : croire en son existence.

Ne jamais attaquer de front un ennemi trop bien gardé, mais ensemencer sa conscience du cheval de Troie de vos idées jusqu’à la cheviller à votre merci.

Un contrôle partiel ne mène jamais qu’au désastre. Le contrôle doit être absolu si l’on veut prévenir les inéluctables contrecoups d’une action, et affirmer qu’elle ne nous impactera pas.

Audio L’auditorium

Audio L’auditorium

Remodelage ADN

Remodelage ADN

 Je me propose de vous présenter le même extrait mais écrit, cette fois et non plus audio.

L’auditorium

Cahier d’Avril Scott : C’est en mille neuf cent quatre-vingt qu’est développé le premier animal transgénique. Pauvre petite souris aux hormones de croissance en surcharge ! C’est le tour d’une plante, un an plus tard. Chacun transformé en fabrique de produits thérapeu­tiques, ou encore de donneurs d’organes. Jusqu’où iront l’incohérence et la haine de l’homme ; jusqu’où ira son inconscience meurtrière ? Et ses prétentions démentielles sur les autres espèces. Seul, le sage peut endiguer cet holocauste.

Bactérie transgène

Bactérie transgène

Au sein de l’auditorium de son unité de recherche, au cœur du centre d’affaires et de technologie d’Eveleigh, debout sur l’estrade surmontée d’un écran digital, Maur délivrait son discours bien huilé devant un cercle restreint de ses pairs, des patrons d’entreprises biotech pour la plu­part, afin d’annoncer les futurs artefacts émergeant des lignes de production de son biocluster.

Microscope

– Nos modélisations proviennent de notre matériel quantique relié à notre bonne vieille péninsule de San Francisco, ainsi qu’à un certain nombre d’autres tech­nopoles, du côté d’Adélaïde ici même, dans ce pays, de Bangalore en Inde, du Singapour Science Park à Singapour, en Chine, au Japon, en Europe et notamment en France avec Antipolis ; tous les axes économiques d’importance, à l’échelle mondiale. Comme la plupart d’entre vous le savent déjà, BioJadh est membre de l’Association Internationale des Parcs Scientifiques. Cet immense réseau mondial des technopoles nous assure un terrain relationnel riche d’op­portunités et un soutien infaillible. Ce choix du masque de personnalité n’est qu’un début, Messieurs ; il n’est que le précurseur d’une série qui ne va cesser de faire parler d’elle dans les mois et les années à venir. BioJadh, avec votre concours, compte aller bien plus loin dans ce secteur, en investissant notamment dans la communication neuro­nique.

ADN

ADN

La modélisation du fonctionnement des neurones et de leurs interconnexions s’avère déjà très avancée. Nous souhaitons nous appuyer sur la somme de connaissances d’ores et déjà emmagasinées sur le sujet, pour pénétrer ce domaine en y intégrant ce vaste champ d’applications que représente le génie biologique. Tout est permis désormais. Brisons le carcan des directives du Haut Conseil qui nous retiennent encore, et faisons fi des restrictions pour aller au-delà des limites et des interdits que nous imposent les normes mondiales. Il sera toujours temps d’intervenir et de mettre en place les mesures d’urgence adaptées, en cas de risque grave. Nous avons chacun dans nos escarcelles, la quincaillerie nécessaire pour enrayer n’importe quelle pan­démie génique. Plus la dissémination d’organismes recom­binés sera étendue, plus les autorités publiques auront de difficultés à les neutraliser et à entraver notre essor, et plus nos laboratoires auront de potentialités d’ouvertures pour agir. À nous tous, nous décapiterons le trop bien-pensant pour plonger dans un inconnu que nous seuls parviendrons à maîtriser.

Souris de laboratoire

Souris de laboratoire

Mais BioJadh ne s’arrêtera pas là, Messieurs.

Il y eut des applaudissements, puis la longue série de questionnements, de remarques et de suggestions inévi­tables avant que Maur puisse reprendre la parole, enrichir son exposé puis l’amener à la fin de la présentation, pro­mettant qu’il profiterait du prochain congrès pour aller plus avant dans son sujet. Il savait tenir son public en haleine et jouait parfaitement de son charisme, comme il savait que cette seule conclusion entraînerait les récalcitrants à venir assister à l’évènement et à la remise des travaux les plus prometteurs de cette dernière année.

Cette lecture s’achève ici. J’espère que je vous aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésitez pas à vous rendre sur mon site : christinebarsi.com. À bientôt.

 

Audio Prologue L’éveil du Dieu Serpent

Audio Prologue L’éveil du Dieu Serpent

Envol du faucon

Envol du faucon

 Je me propose de vous présenter le même extrait mais écrit, cette fois et non plus audio.

Prologue

Cahier d’Avril Scott : Comment redéfinir un gène déviant ? Par le fait d’une manipulation extérieure ? Ou bien la réapparition d’une souche ancienne, au sein d’un nid d’organismes génétiquement modi­fiés ? La question paraît intéressante. Mais faudrait-il encore se la poser !

Une fin d’après-midi de ce printemps deux mille vingt-sept ; le soleil rouge embrasait les champs céréaliers à sa gauche et une prairie à sa droite, délimitée par une ran­gée de rondins mal écorcés qui s’alignaient le long d’un chemin de terre menant chez les agriculteurs du coin. Des trognes centenaires, dressées ainsi que des gardiens d’une autre époque, cernaient le cadre et l’horizon. Une pente herbeuse, inclinée, descendait dans leur direction vers une mare asséchée. Avril observa le vol d’un rapace qui allait et venait, de son nid tout en haut d’un tilleul, au poteau télégraphique en bordure du chemin. De ses ailes étroites, celui-là survolait les cultures les plus proches, en un gra­cieux glissé au-dessus des vastes étendues céréalières. De son point d’observation, Avril le suivit du regard un moment.

Faucon guettant sa proie

Faucon guettant sa proie

Quand il se mit en chasse, face au vent, la tête baissée, son vol devint stationnaire et ses battements d’ailes fréné­tiques, elle l’étudia plus attentivement. Il avait dû repérer sa proie, car très vite, il fondit vers le sol en piqué, à peu de distance. Elle put le distinguer plus franchement. Un Falco tinnunculus, le faucon crécerelle. Ses yeux noirs, sa tête et sa queue gris ardoise ainsi que sa poitrine mouchetée en témoignaient, comme tout à l’heure la succession de cris aigus : ki-ki-ki. C’était un mâle. Avril admira le contraste entre le jaune vif de ses pattes et de ses doigts, et le bleuté des épis dont la variante génétique pullulait dans la région. Le champ en était semé. Les hautes tiges transgéniques l’empêchèrent de distinguer les tentatives de l’oiseau pour saisir sa proie avec ses serres. Un rongeur, sans aucun doute.

La jeune femme imagina le bec crochu transpercer la peau du petit mammifère et se gorger de sa chair en un simultané stupéfiant. Une seconde, elle oublia ce qu’elle était pour se plonger pleinement dans la réalité présente du falconidé, empruntant son indifférence animale qui lardait de coups de bec la chair offerte, tout en goûtant l’ivresse sauvage de son espèce. Avril se révélait capable de faire cela au point d’en négliger sa propre personnalité et son appartenance à la race humaine. Elle ne savait pas d’où lui venait cette disposition singulière de son esprit à une telle malléabilité, mais celle-ci la fascinait ainsi qu’un maléfice dont on est l’objet, mais dont on ne souhaite pas malgré tout qu’il vous quitte. Elle n’en avait cure. Ce « don » ou cette « tare » lui permettait de parfaire sa connaissance des mœurs animales, aussi bien que des habitudes et des empreintes émotionnelles, imperceptibles, des plantes sous toutes leurs formes.

Pour l’éthologue qu’elle incarnait, cette manifestation de sa personnalité s’avérait un atout précieux qui faisait d’elle un être à part qu’elle ne galvaudait pas auprès de ses relations, détestant généralement parler d’elle-même et de ses particularités.

L’idée la fit rebondir sur une autre problématique actuelle. Ses associés rencontraient, ces derniers temps, des difficultés croissantes à dégotter des sponsors sensibles à leur anachronisme. Leur projet de parcs naturels, alternant les zones boisées et les prairies, intégrait une végétation de souche parmi les plus anciennes ; celle-ci ne comporterait aucune trace d’organismes génétiquement modifiés autre que les résistances acquises par l’incorporation aléatoire de transgènes et la sélection naturelle. Bien entendu, une faune qui ne subsisterait plus qu’en l’état de pré-extinction y aurait droit de cité.

Bientôt, plus personne ne s’intéresserait aux sciences qualifiées de « naturelles ». Plus de quatre-vingts pour cent des végétaux de ce monde étaient dorénavant assimilés d’une manière ou d’une autre à ces organismes dits « amé­liorés ». Et au sein même de cette proportion, plus de qua­rante pour cent n’avaient plus rien de « naturel » autre que leur nom d’origine que la junte industrielle, alliée à la mafia scientifique, ne s’était pas encore approprié au point de les renommer.

Champ de blé

Champ de blé

Avril s’était rendu, aujourd’hui, sur ce site agricole pour appréhender par elle-même les conséquences de ces macros cultures déviantes, et comprendre mieux les impacts en série que ces dernières déclenchaient. Ici, en l’état, la flore sauvage n’existait plus. Elle étendit son regard sur toute la surface supérieure du champ, tentant de cerner ce qu’elle espérait y dénicher. Il n’y avait que ces milliers de plants bleutés dans lesquels étaient incorporés les enzymes et bactéries censés accroître les mécanismes d’autosuffi­sances et les rendements productifs. Aucun insecte vrai ne parcourait plus ces champs nécrosés. Seuls, des néo-insectes patrouillaient ces rangées mortuaires, leurs génomes artificiels leur permettant de butiner les artefacts de végétaux sans remettre en cause leur survie immédiate. Avril avait entendu parler, dans le secret de certaines alcôves laborantines, que même ces minuscules moissonneurs bioniques des champs déviants enregistraient leurs taux de déchets, mécaniques ou électroniques, après quelques centaines d’heures à peine de cette activité industrieuse.

Son regard plongeant dans les profondeurs végétales, dans l’espoir d’y découvrir ce qu’elle ne trouvait pas dans les hauteurs, elle repensa au petit rapace commun de ce secteur proche de la ville. Lui aussi subirait bientôt les effets de son passage entre les épis. Rares étaient ceux qui s’en sortaient, à long terme. Généralement, leur plumage se couvrait, au bout de plusieurs mois, de ce bleu foncé si reconnaissable pour l’œil averti de l’éthologue. S’ensuivraient les inéluc­tables conséquences pour les oiseaux.

Alors que la jeune femme fouillait le sol de sa vision pré­cise, elle aperçut enfin ce qu’elle était venue chercher. Le plant fantôme existait bien, éloquent témoin dans un futur en marche. En plein milieu de ce champ morbide, l’émer­gence de quelques triples tiges identifiables d’une espèce mutante en un modeste îlot cerné de toute part, indemne, et se développant à l’insu des autres, l’un de ces parasites que les producteurs réussissaient à enrayer, la plupart du temps, mais dont la prolifération latente inquiétait énor­mément. En dépit de sa teinte, pas exactement conforme aux inventaires, le plant paraissait tout à fait normal. Des souches résistantes qui se multipliaient de manière erra­tique au départ, et qui, après un temps de dormance appa­rente, contre-attaquaient les nouvelles générations aux gènes incendiaires.

L’éthologue ne s’en étonnait pas.

Epis de blé

Épis de blé

La capacité des organismes à se développer sur les ter­rains les plus incultes l’avait toujours impressionnée, et la rassurait tout à la fois. Quels que soient les impacts ulté­rieurs sur la biodiversité et sur les nappes phréatiques, pour ne nommer que ces deux domaines, il y aurait un retour de flux à la hauteur des transgressions réalisées contre la nature et ses bienfaits originels. Une modification de l’équi­libre des écosystèmes amenait invariablement son lot de catastrophes que les hommes ne parvenaient pas à conte­nir. Dans ce combat pour la survie, les espèces sauvages, plus stables, se rebellaient chaque fois que l’occasion leur en était fournie, réapparaissant en force, un jour ou l’autre.

Du mouvement sur la terre meuble, là où le rapace s’était posé ; les tiges furent violemment écartées et le faucon s’envola avec sa proie inerte, suspendue entre ses serres. Il prit de la hauteur pour aller se percher sur le tronc d’un chêne pétrifié, à une centaine de mètres. Désorientée, avril émergea de ses réflexions intérieures et se focalisa sur la vieille souche, suffisamment élevée pour permettre un support sécurisé. Même les arbres moribonds contri­buaient à la biodiversité en offrant un habitat à une faune disparate. Celui-ci avait-il été frappé par la foudre et fauché par un coup de vent particulièrement violent, ou bien la nocivité des céréales mortifères ne l’avait-elle pas épargné ? La jeune femme se pencha sur le sol et entreprit d’extraire, avec la plus extrême précaution, l’une des racines du plant invasif avant de le placer dans son récipient d’échantillons rangé dans son sac à dos. Elle l’examinerait plus tard, dès qu’un moment de répit s’offrirait à elle, et dans l’entre-temps, elle protégeait son existence. Par la suite, elle le réimplanterait, là où il aurait toutes ses chances.

Bientôt les agriculteurs du coin viendraient prendre leur tribut, et les quelques plantes non transgéniques seraient réduites en miettes, pulvérisées avec une acrimonie vin­dicative. Les preuves gênantes de la nature devaient être annihilées à tout prix par ces gens-là. L’éthologue rumina un instant ; leur informateur ne les avait pas trompés, ses associés et elle. Le champ et les suivants regorgeaient d’épis bleus déviants de seconde génération. Une déviance non reconnue par le Tiers Conseil américain. L’organe officiel était l’un de ceux créés, quelques années auparavant, pour pallier les dérives des sciences du génome. Rattaché au ministère de l’Environnement, sa fonction, bien que subsi­diaire aux regards des experts, en imposait cependant, avec un certain impact, sur l’édiction des nouvelles lois dans le domaine.

Elle devait contacter leurs avocats. Un coup d’œil à l’horizon lui confirma qu’il était temps de repartir. Les ouvriers agricoles n’allaient pas tarder à revenir pour pul­vériser d’autres variétés de leurs intrants destructeurs. Avril ne voulait pas risquer de se voir arrosée et découvrir par la suite que des excroissances lui poussaient à même les membres, ou que des nuances alarmantes entachaient son derme. C’était déjà arrivé à certaines de ses connaissances.

Cette lecture s’achève ici. J’espère que je vous aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésitez pas à vous rendre sur mon site : christinebarsi.com. À bientôt.

 

Audio L’empire de Maur Evans

Audio L’empire de Maur Evans

Sydney la nuit

Sydney la nuit

  Je me propose de vous présenter le même extrait mais écrit, cette fois et non plus audio.

L’empire de Maur Evans

Précepte et enseignement de Maur Evans : « Le produit phare d’une spéculation marchande doit être en relation avec une nécessité pour le peuple qu’il représente ; si ce n’est pas le cas, celui-là ne se vendra pas, et ne sera comme tant d’autres, qu’une supercherie vide de sens. »

« Maur Evans admirait le dôme de verre, au-delà de la baie vitrée de son bureau au trentième étage du complexe industriel portant son nom, dans le quartier central des affaires de Sydney.

Le cœur de ville, un secteur on ne peut plus privilégié.

L'Australie

Le dôme abritait le nouvel espace dédié à l’un des pro­duits phares de la toute dernière technologie en vogue en biogénétique. Bien que controversé encore aujourd’hui, celui-là pourvoyait désormais de très nombreuses filières de production, toujours plus gourmandes au fil des années. Le congrès annuel, sur le sujet, qui devait se tenir le mois prochain à Melbourne, serait l’un des expédients pour le présenter en grande pompe. Maur aurait à préparer son discours et à anticiper les sempiternelles interrogations qui s’engouffraient, chaque fois, dans les discussions, tel un leitmotiv qui n’en finissait pas.

À tous les coups, le même schéma : le bien-fondé des modifications génétiques, les processus employés, les béné­fices et les risques pour tout un chacun.

Sydney - Pont

Sydney – Pont

Une ritournelle pour l’homme avisé qu’il était devenu. Il savait comment vaincre les peurs et les réticences des plus frileux. Ses matériaux s’incrusteraient dans le maillage profond de cette civilisation, jusqu’au moment où l’on ne pourrait plus les extirper de leur socle sur lequel viendrait se fondre la multitude des autres. Certaines de ses créa­tions génomiques, par essence artificielles, faisaient déjà des émules et battaient leur plein au sein de cercles privés, tandis que d’autres de ses inventions s’inséraient au centre même du gouvernement qui en redemandait.

Mais jusqu’à la date fatidique de l’évènement, le secret de son dernier-né serait bien gardé. L’homme d’affaires, autant que l’homme de science qu’il personnifiait, se méfiait de la concurrence et ne souhaitait pas que leurs parte­naires, pour la plupart des sponsors privés qui finançaient BioJadh, soient trop au fait des informations cruciales sou­tenant leur découverte récente. Ils étaient instruits dans les grandes lignes, mais pas dans les détails. Maur avait déjà fort à faire pour maintenir en haleine la presse scientifique, tout en la tenant à distance. La pression concurrentielle et le poids des marchés très volatils nécessitaient d’être tou­jours sur la brèche et de financer l’innovation au moment le plus opportun, toujours en avant.

La stratégie de sa firme.

Sydney

Sydney

À leur habitude, les organisations syndicales hurleraient comme des loups contre la sortie de sa dernière trouvaille, prétextant que la mondialisation néolibérale mènerait les peuples à leur perte. Le tout était de savoir de quels peuples il était question dans cette sorte d’affaire. Si lui les identifiait parfaitement, le reste de l’humanité s’avérait loin de pouvoir en faire autant.

Dans une petite heure, il avait rendez-vous avec l’un des représentants d’une transnationale avec laquelle il envi­sageait de nouer un partenariat fort, afin de développer la filière production et les canaux de la distribution. Maur anticipait avec plaisir le jeu de négoce qui ne manquerait pas de s’ensuivre. Aguerri à l’exercice, il s’appuyait sur son charisme particulier qui l’avait sorti d’une flopée de situa­tions où beaucoup se seraient embourbés. »

Cette lecture s’achève ici. J’espère que je vous aurais donné l’envie d’en lire davantage. N’hésitez pas à vous rendre sur mon site : christinebarsi.com. À bientôt.

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