ÉTAPE DE LA RÉÉCRITURE
ÉTAPE DE LA RÉÉCRITURE
Je suis en ce moment sur la réécriture d’un manuscrit de science-fiction, je dirais plutôt d’anticipation. La phase où je dois enrichir le vocabulaire et gommer les répétitions.
On ne s’imagine pas combien de ces répétitions peuvent se glisser souvent dans un même paragraphe, une même phrase.
L’écrivain pose les mots, les mots, encore les mots pour suivre son idée première sans se préoccuper du vocabulaire employé. Il pose les mots pour épouser le fil de son histoire.
Mais lorsqu’il doit reprendre du début pour les premières corrections, alors là seulement s’aperçoit-il du travail véritable qu’il lui reste à accomplir. En fait, le vrai travail de l’écrivain commence, pourrait-on dire, à cette étape cruciale, celle de la sculpture des mots et de l’architecture des phrases, la bâtisse de son histoire.
Un écrivain est donc tout à la fois un sculpteur, un architecte, un scénariste… et combien d’autres métiers…
Et croyez-moi, cette étape là est épuisante, et c’est ici, souvent, que le malheureux écrivain s’échine au point de rompre, de se désespérer du temps infernal qu’il lui faudra pour bâtir son œuvre selon sa vision ; c’est ici qu’il s’interroge sur la futilité, peut-être, de ce travail en solo, perdu, égaré dans sa solitude, captif de son fauteuil et de ces pages qui le narguent et qui n’en finissent pas. C’est également ici que l’artiste risque de se perdre en digressions inutiles et de se dire que, là encore, il ferait mieux d’abandonner, de lâcher prise.
Eh bien, non ! Il ne doit pas cesser son industrieuse production, car c’est au bout du chemin uniquement, que son œuvre apparaîtra, aussi pure qu’il l’aura voulue. Ainsi qu’une gangue de roche que l’on fracasse pour enfin voir le trésor qui s’y cache.
Suivez cet exemple ! N’abandonnez pas !