Le Proscrit
Poème : Le Proscrit
– Le Cycle des Mutants
- Il bringuebalait sa carcasse,
- Il était là,
- Celui que j’observais.
- Depuis mon coin d’espace, je patientais.
- On m’avait chargé de prendre contact,
- Afin de m’imprégner de ses différences,
- D’en analyser les potentiels,
- Apparents et non apparents,
- Afin d’en appréhender la mesure.
- Les points d’équilibre,
- Toujours possible.
- Ainsi que ses apports à notre société,
- Son poids dans l’aplomb de nos existences.
- Représentait-il un danger pour nos vies,
- Notre civilisation normée ?
- Lui, le mutant,
- Celui dont tous se défiaient,
- Dont tous se détournaient avec cette prudence larvée,
- Qui nous caractérise,
- Lui, le banni,
- Proscrit, exclu, aliéné à jamais et,
- Pour toujours déraciné du monde dans lequel il est né,
- Relégué au rang des animaux, de ces bêtes dont on se gausse,
- Spolié de ses droits, tel un fauve en cavale,
- Tel un faune en sa forêt que les trusts sur Terre,
- N’attendent que de le débusquer,
- Puis de le déloger.
- Mais ce pourrait-il que ce pauvre hère,
- Soit au contraire, pour nous,
- Source de lumière,
- Source de connaissances,
- Simplement, présent pour mieux nous enrichir,
- Et finalement,
- Nous transcender,
- Enfin…